En fait, la véritable appellation de cette ancienne hostellerie d’ILLIERS était L’HOSTELLERIE DE L’YMAIGE DU ST NOM DE JESUS. Elle doit son nom à la fondation à ILLIERS, d’une confrérie, celle de « la charité du Saint Nom de Jésus », installée dans l’église d’ILLIERS, le 20 mai 1641, par un délégué de Mgr Léonor d’ESTAMPES de VALENCAY, évêque de CHARTRES.
Placée sous la direction des curés de Saint-Jacques et de Saint-Hilaire, les deux paroisses de la commune d’ILLIERS, elle était à l’origine, composée de femmes et de filles, qui avaient reçu l’accord de leurs maris respectifs ou de leurs familles, pour exercer la charité à ILLIERS, ainsi que dans les environs.
Puis la pratique de la charité s’étendit également aux hommes, qui constituèrent les premières associations ouvrières et le droit de compagnonnage. Fort de ses nouvelles prérogatives, le compagnon trouvait dans chaque ville, une maison familiale, « l’hostellerie » dont la tenancière avait épousé un ancien compagnon [le père] et dès lors, portait le titre de « mère ».
Les affiliés se prêtaient mutuellement assistance, quelles qu’en soient les formes : secours pécuniaires, soins en cas de maladie, prières dites le jour de l’enterrement de l’affilié, mais aussi, aide pour chercher du travail.
Une autorisation spécialement accordée le 12 novembre 1642, par madame la comtesse douairière du LUDE, marquise d’ILLIERS, avait permis à ladite confrérie, de recevoir plusieurs rentes provenant du domaine de la Maison-Dieu d’ILLIERS.
Sous l’Empire, les auberges servirent également à organiser des réunions officielles, telles que les ventes publiques, au cours desquelles, alcools et spiritueux étaient généreusement servis aux enchérisseurs, en accompagnement de leurs offres. L’abus de ces pratiques illicites fut bientôt dénoncé, car les acquéreurs n’avaient plus forcément conscience des engagements contractuels, auxquels ils s’exposaient.
Dans son numéro 26, première année, du lundi 23 septembre 1811, le Journal de Chartres annonce la vente de biens patrimoniaux, par adjudication sur enchères, en tout ou en partie, de la ferme de NON SAUVAGE, située commune de SAINT AVIT LES GUESPIERRES, près ILLIERS, par le ministère de maître FEBVRIER, notaire à CHARTRES, le dimanche 29 septembre 1811, à dix heures du matin, chez le sieur ROUSSEAU, aubergiste à LA BELLE IMAGE, Place du Marché.
Texte rédigé par Monsieur Didier Caffot, bibliothécaire archiviste de la SOCIETE DUNOISE – Archéologie, histoire, sciences et arts – Maison Lumière
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